lundi 22 décembre 2014

Cave bleue


Belle sélection de vins et champagnes bio, en biodynamie ou issus de l'agriculture raisonnée, alcools et petite épicerie, 'Cent vins divins' est une petite cave bleue adossée à ce qui fut jadis le siège du journal 'Le Monde'... à deux pas de l'hôpital Necker ou du charmant musée Bourdelle, à cinq minutes de Montparnasse. Et quasiment en face du 'Vitis', l'excellent restaurant des frères Delacourcelle. 

 [à jour au 22-05-16]




                Bienvenue sur le blog de la petite cave bleue,  
9-11, rue Falguière Paris 15e 
(métro Falguière - ligne 12, ou Montparnasse)

Ouvert le lundi (17h-20h30)  
du mardi au jeudi (16h-20h30)
le vendredi et le samedi (10h30-13h /16h-20h)

tél. : 06 75 80 65 97



C'est une petite cave bleue accrochée à ma mémoire d'amoureux du vin...

On y vient à pied, en métro ou en vélib',

On ne frappe pas,
Ceux qui vivent là ont jeté leur dévolu sur de bons vins venus de (presque) tout l'Hexagone,






Avec une préférence pour les (bons) vins bio et en biodynamie... voire davantage si affinités !

On se retrouve ensemble après des années de route - ou après une après-midi shopping, une
journée de boulot éreintante, 
 
Et l'on vient s'asseoir en terrasse ou au comptoir autour d'un verre accompagné d'une terrine, d'un peu de charcuterie, d'un crottin de Chavignol...

Tout le monde est là à sept heures du soir...  (1)



      
(1) merci Monsieur Maxime...

                   



Un aperçu du contenu de la cave ?


Des chenins de Loire volupteux - Vincent Carême sur Vouvray, en vin 'tranquille' ou à bulles -, ou plus 'tendus' (Mathieu Cosme, Thomas Batardière...).

 

Des cabernets francs de fruit avec les domaines Jaulin-Plaisantin et Du Mortier ; ou plus structurés avec, par exemple, le très beau terroir de La Haye Dampierre vinifié par Antoine Sanzay.


Sans oublier, en Centre-Loire, les magnifiques sauvignons en biodynamie de la tribu Vacheron (Sancerre) ; et juste à côté, l'appellation Menetou Salon si bien représentée par les vins vibrants et équilibrés de Philippe Gilbert. 


 Élégance également avec les vins du Jura du domaine Champ Divin (en biodynamie) : chardonnay, savagnin ('ouillés' ou non), en passant par un magnifique crémant issu du chardonnay - avec une pointe de pinot noir. 


 
Bourgognes au rapport qualité-prix imbattable avec le domaine du Rouge-Gorge (bio) en Marange, ou Pierre Ducret en Givry 1er Cru. Mais également Hubert Lignier, Bachelet Monnot, le domaine des Croix et en blancs, la belle minéralité des macons du domaine Valette (biodynamie).

 
 

Remarquables rapports qualité-prix également et droiture en Hautes-Côtes de Beaune (domaine Naudin-Ferrand) ou en Hautes-Côtes de Nuits (Frédéric Mazeau).


Le Beaujolais joue en partie la carte des vins dits 'nature' avec Isabelle et Bruno Perraud au domaine des Côtes de la Molière, en appellation Moulin à Vent notamment. Mais également les domaines Foillard, Paul-Henri Thillardon...


En Bordelais l'accent est mis sur les vins sans esbroufe (certains en bio), tels Gombaude-Guillot (Pomerol), Clos Philippot (100 % merlot), Château Crabitey en Graves blancs et rouges, Château Larruau – un Margaux au rapport qualité prix imbattable. Tout comme Planquette, très joli vin de fruit qui ne dit pas son nom (bordeaux).


De très jolies syrahs du Rhône-nord : Rostaing (Côte-Rôtie), les Saint-Josephs du domaine de La Tâche, Mickaël Bourg en appellation Cornas, etc.



En Champagne, déclinaison des cépages pinot noir (Bollinger, Fleury en biodynamie...), pinot meunier (Christophe Mignon, Denis Salomon...) et bien entendu, chardonnay (Larmandier-Bernier...).





L'Alsace est dignement représentée par les domaines Trapet (rieslings et gewurztraminers tout en finesse) et Barmès-Buecher (pinot gris, crémant), tous deux en biodynamie.



Pour les amoureux du Languedoc-Roussillon, les magnifiques Glaciaires et Millères du domaine Jean Gardiès, les collioures et banyuls des domaines Madeloc ou Casa Blanca. 

 


En Provence, les domaines Saint-Anne à Bandol et Turenne (bio) à Cuers. 








Sud-Ouest : domaines Camin Larredya, Labranche-Laffon ou de l'Ancienne Cure.


 


  






vendredi 18 février 2011

Collioure-Banyuls et... vin "maison"

  


Trait d'union entre mer et montagne, le vignoble de Collioure-Banyuls demeure sans conteste l'un des plus beaux au Monde. Les catalans eux mêmes le reconnaissent souvent qui, après avoir vadrouillé sous d'autres cieux, sont un jour ou l'autre irrémédiablement happés par leurs origines. Quant aux étrangers - catégorie qui peut parfois viser, dans l'esprit du Banyulenc, tant le véritable "gabatx" que le catalan de Perpignan - rares sont ceux qui résistent aux charmes de ces paysages à la fois sauvages et longuement façonnés par l'homme.
 
                                                                              photos O. Coudert


   Ancré à une terre de contrastes aux caractères souvent violents - à l'image de la tramontane - mais profondément attachants, le paysage viticole frappe ici tant par son aspect parfois abrupt que par sa géométrie : terrasses, murettes de schistes et autres "peu de gall" sculptent les coteaux en autant de traits horizontaux, verticaux et de diagonales, leur conférant une identité reconnaissable entre toutes.

Cette identité symbolise le travail des hommes et le courage nécessaire, au quotidien, pour dompter le cépage grenache et produire de grands vins de caractère, en rouge comme en blanc : AOC Banyuls (vins dit mutés et comportant des sucres résiduels) et AOC Collioure (vins secs, dans les trois couleurs).

Les parcelles sont aménagées autour de structures bâties sur un plan vertical, les "agouilles" qui, parcourant le versant de haut en bas, collectent les eaux de ruissellement et les dirigent vers les ravins ou les cours d'eaux. Sur ces agouilles verticales se connectent des structures diagonales : agouilles secondaires, "peu de gall" (pied de coq, en catalan) et autres "zigzags", qui interceptent les ruissellements superficiels issus des terrasses, les concentrant sur les agouilles verticales.

Les terrasses elles-mêmes jouent un rôle de récupération des ruissellements, dont elles détournent l'écoulement perpendiculairement à la pente vers les structures diagonales ou verticales, réduisant ainsi la vitesse et le pouvoir érosif de l'eau. Les murettes, en retenant la terre et en diminuant ainsi la pente relative, permettent également d'augmenter la profondeur du sol et donc, les  capacités de stockage en eau.  Précieux, au coeur de la canicule estivale.


                                                                                                       photo Smaïn Alliche


Sorte de cabanon de vigne, le casot, qui comporte souvent un foyer et une cheminée, sert d'abri en cas de mauvais temps ; les viticulteurs y entreposent parfois leur outillage. Certains, luxueusement aménagés, se donnent même des airs de mini résidence principale ou secondaire. 

De forme rectangulaire ou arrondie les casots sont parfois, comme les murettes, construits en pierres sèches, généralement des schistes ("lloses", en catalan). Le toit peut être en tuiles, parfois en tôle ondulée ou en schistes encorbelés. L'ouverture principale du casot n'excède parfois guère un mètre de hauteur.
Véraison : les baies prennent des couleurs
Le grenache noir, conduit en gobelet et très résistant à la sécheresse, est le cépage traditionnel du cru Banyuls ; il était, autrefois, systématiquement complanté en carignan, cépage plus résistant à la coulure, moins riche en sucre (donc en alcool potentiel), mais peu qualitatif avant vingt ans. La nature de l'encépagement et l'âge des vignes sont difficiles à appréhender sur le Cru : 
traditionnellement, les souches sont remplacées au fur et à mesure, cep par cep ; ainsi certaines "vieilles" vignes ont-elles en fait été entièrement replantées. 
Souple et charnu, le grenache noir apporte de la rondeur et du gras, avec des arômes de fruits noirs (cassis), de poivre, de réglisse, puis de kirsch.  











Le grenache blanc, ainsi que le grenache gris (plus aromatique), constituent l'essentiel de l'encépagement destiné à l'élaboration des vins blancs - rejoints plus récemment par le vermentino, la marsane voire la roussanne (AOC Collioure blanc). 
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Vin des coteaux de Banyuls (*)


Ce millésime 2008, composé à 55 % de vieux carignans, à 40 % de vieux grenaches, le reste en mourvèdre,  est issu de raisins de deux parcelles bien distinctes, situées toutes deux sur la commune de Banyuls-sur-mer.  A la dégustation il vous paraîtra sans doute puissant, structuré (carignan), fruité et épicé, avec une rondeur soyeuse (grenache) qui enveloppe le palais. Il est conseillé de le passer préalablement en carafe, afin de l’oxygéner et favoriser la sensation d’équilibre. 

 
Les vieux grenaches, plantés pour la plupart au milieu des années 1950, proviennent d'une parcelle de 40 ares exposée plein est, dans le secteur de la Coume del Mas. La pente, moyenne pour l'appellation, est organisée en terrasses (« feixes ») ; depuis quelques années les sols ne voient quasiment pas de désherbant et les méthodes de culture sont des plus "naturelles" : travail à la pioche (« xadic ») autour des pieds, maîtrise de l'enherbement naturel à la débroussailleuse, etc.

S'agissant des vieux carignans, vendangés sur une parcelle située dans le secteur du col del Bast, les conditions d'exploitation sont très comparables - même si l'exposition est davantage sudiste.

Les raisins, totalement égrappés, ont été mis en cuve successivement, les 18 et 19 septembre 2008 : d'abord le carignan, puis le grenache et le mourvèdre - un système de refroidissement par circuit d'eau fraîche permettant de retarder le départ en fermentation quelques jours, pendant la phase de macération. Pas d'adjonction de levures artificielles pour la fermentation alcoolique. Peu de soufre, quelques pigeages et remontages manuels.

Au total, une cuvaison de trois semaines environ avec, à l'arrivée, un peu moins de 3 hectolitres d'un vin rouge sec titrant 15 % de vol. d’alcool.  Ni collé, ni filtré et très peu sulfité avant mise en bouteille, au terme de la fermentation malolactique, ce vin n'a droit officiellement à aucune appellation -car élaboré en marge d’apports de raisins à la coopérative. D'où l'intérêt de baptiser cette cuvée… « AOC » !

(*) tarif et disponibilité sur demande











jeudi 17 février 2011

Gigondas


                                                                                        photo Synd. de l'AOC Gigondas

                      photo Synd. de l'AOC Gigondas





  Outre un panorama unique sur les spectaculaires échines calcaires, le survol des dentelles de Montmirail en hélicoptère permet de prendre la mesure du relief particulièrement tourmenté de l'immense massif forestier, largement recouvert de pins d'Alep, de chênes verts ou blancs, de noisetiers. Et de ramener la vigne à de justes proportions : rares sont en effet les parcelles qui s'accrochent au-delà de 400 mètres d'altitude, comme noyées au milieu de la garrigue ou des bois - sur des sols parfois calcaires à l'excès. Un paysage figé dans le temps, puisque tout déboisement est désormais interdit. La diversité des teintes, du gris ou gris bleuté (marnes), au blanc des éboulis calcaire, en passant par les nuances ocre, donnent par ailleurs une idée de la grande diversité des sols. 

  Le vignoble de l’appellation Gigondas dégringole ensuite au pied du massif, sur les formations superficielles de coteau ou de bas de pente, avant d'investir le plateau de l'Ouvèze. En longeant la rivière vers le sud jusqu'à Sarrians, l'appellation Vacqueyras prend le relais. Les formations superficielles de plaine y prédominent logiquement, davantage encore que sur Gigondas, avec près des deux tiers de la surface viticole. 

                                                                                                             photo O.Coudert

                                                                                  photo O.Coudert